Alex Mcleod

2019-2020 | ALEX McLEOD
GHOST STORIES
MONTRÉAL
Dès le 23 nov



Rosebush 3 (Red). Épreuve à développement chromogène, 48" x 48"

Rosebush 3 (Red). Épreuve à développement chromogène, 48" x 48"

GHOST STORIES

Dès le 23 nov

La Galerie Division est fière de présenter Ghost Stories, une exposition de l’artiste Alex McLeod, basé à Toronto.

En s’arrêtant spécifiquement sur la manière dont sont perçus les cycles de vie numériques, Ghost Stories explore les notions de connectivité entre le technologique et l’organique. Alors que les créations numériques sont conçues comme “finies” ou “complètes” après leur traitement, les figures de McLeod se comprennent tels des fantômes du procédé, ombres des données qui les ont produites. Par le biais de l’impression, de l’animation et de la sculpture, Ghost Stories met de l’avant des récits attrayants à l’allure optimiste, mais tout droit sortis de la tombe numérique. 

En mettant en évidence des éléments qui resteraient normalement en périphérie dans les jeux en ligne, McLeod revalorise les pixels rejetés ou indésirables. Dans ses projets antérieurs, l’artiste s’est concentré sur deux composantes qui agissaient comme fondements dans son travail. Il développait tout d’abord des environnements enivrants, pour ensuite les peupler de personnages non-humains. Plus spécifiquement, McLeod s’est affairé à donner de la valeur aux PNJ virtuels, soit les «personnages non-joueurs.» Ces PNJ prennent la forme de personnages maladroits et attachants qui ont pour objectif de jouer le rôle d’antagonistes ou de spectateurs avec lesquels les joueurs peuvent interagir. En mettant ces personnages à l’avant-plan et en leur octroyant des personnalités distinctes, McLeod questionne notre capacité à sympathiser ou à avoir de l’empathie pour des créatures qui ne sont pas douées de perception. Ghost Stories est en continuité avec cette investigation: une exposition funéraire hypothétique pour des personnages, pixels et programmes décédés, qui soulève certaines questions: est-ce que ces combinaisons de zéros et de uns peuvent périr? Et quel serait le meilleur moyen de les commémorer?

Les animations de McLeod représentent des micro-environnements dans lesquels des formes anthropomorphiques peuvent se mouvoir. Leurs mouvements, leurs respirations et leurs culbutes subtils témoignent de la simplicité de leurs motivations, entièrement dédiées à des quêtes tactiles vides de tout sentiment d’urgence. À la fois aimables et apathiques, ces créatures errent dans des milieux utopiques, satisfaites que leur existence se réduise à de simples routines. Dans ces vidéos, McLeod se penche sur les implications du créateur qui est aussi joueur et s’interroge sur les interactions que nous avons tous les jours avec des personnages numériques, que ce soit dans les jeux en ligne, le marketing ou le design.

Ghost Stories est la plus ambitieuse entreprise de McLeod jusqu’à maintenant: l’artiste dépasse pour la première fois l’usage d’outils numériques pour la création de ses oeuvres et produit des sculptures taillées dans la peinture, le flocage et le textile. Ces oeuvres se voient attribuer des corps tangibles dans le monde analogique, accentuant ainsi l’effritement de la limite entre le vrai et le faux. McLeod sait profiter de la nature imprévisible de ses procédés mixtes. En soulignant les imperfections de ces figures auxquelles on peut s’identifier, l’artiste magnifie leurs défauts, les transformant en faiblesses poétiques, qui nous rappellent leur vulnérabilité et leur mortalité. 

Ghost Stories fait de la pratique de McLeod une pratique conceptuelle, qui ne tombe pas facilement dans la catégorie d’art post-internet. L’art post-internet réfère non pas à l’art créé à la suite de la venue d’internet, mais bien durant la période saturée par cette innovation. Alors que le mouvement peut être défini comme une évaluation des effets de l’internet sur les arts et la culture, le travail de McLeod est plutôt optimiste, situé en quelque sorte dans une voie parallèle où les rejets et résidus numériques que les designers cachent ou excluent sont célébrés. Dans Ghost Stories, ce rapport critique au numérique est voilé par une approche positive où McLeod profite des nouvelles technologies dont nous disposons pour créer des environnements édulcorés et colorés. 

Alex McLeod détient un baccalauréat en arts visuels de la Ontario College of Art and Design (2007) et une maîtrise en média numérique de la Ryerson University. Les impressions et vidéos de McLeod font partie des collections de plusieurs institutions corporatives et gouvernementales majeures, notamment celle de Affaires Mondiales Canada. Il a récemment présenté sa première exposition solo à New York en novembre 2018 à la Postmasters Gallery.


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