Caroline Monnet | In The Name Of Progress

2018 | CAROLINE MONNET
IN THE NAME OF PROGRESS
MONTRÉAL
13 sept - 17 nov



In the Name of Progress, 2018, Embroidery on Tyvek, 48” x 36”

In the Name of Progress, 2018, Embroidery on Tyvek, 48” x 36”

IN THE NAME OF PROGRESS

13 sept - 17 nov

Galerie Division est fière de présenter pour la première fois le travail de l’artiste Caroline Monnet.

Au nom du progrès met en valeur les motifs qui ont été transmis au fil des siècles par les matriarches de sa famille. Monnet utilise ici ce visuel rattaché aux savoir-faire autochtones, qui a longtemps été censuré. Elle lui impose le statut d’oeuvre d’art qui lui a jusqu’à trop récemment été refusé, statut que ce corpus semble vouloir protéger avec la rigidité de ses lignes droites et la force de ses matériaux bruts. Ce geste témoigne de la volonté de l’artiste d’inscrire cette identité visuelle dans l’histoire de l’art, mais d’une façon qui, paradoxalement, rompt avec les traditions qu’elle souhaite rendre pérennes. En effet, c’est en moulant ses racines à sa propre contemporanéité qu’elle en conserve une trace dynamique qui n’arrêtera pas de se renouveler.

L’idée de progrès ne se manifeste pas seulement dans le discours entourant le travail de Caroline Monnet, mais également dans le sujet même de ses oeuvres. Dans sa série de pyrographies, Monnet s’arrête sur les marques laissées sur le territoire au nom du progrès. Tracées sur du bois de cèdre blanc, une essence de bois indigène, les lignes des motifs que ses ancêtres lui ont transmis deviennent une carte de trajectoires complexes répertoriant les distances parcourues par les communautés autochtones au fil des siècles, déplacements qui ont eu une signification particulière lorsque les réserves ont été créées. À ce moment, la nation algonquine anishinabeg s’est vue déplacée d’Oka à Maniwaki, alors que son territoire d’origine était converti en seigneuries et que les forêts qui s’y trouvaient étaient entièrement brûlées pour la culture des terres. Sur ces panneaux de bois dont les planches proviennent de Maniwaki, on reconnaît la division de cette sectorisation seigneuriale. On croirait également deviner dans ces lignes brûlées les allures d’une puce électronique: toute l’information transmise par les ancêtres de l’artiste s’y trouve, en quelque sorte, stockée, figée dans ces réseaux devenus emblèmes de l’époque contemporaine.

Caroline Monnet est une artiste multidisciplinaire de l'Outaouais (QC) qui s'est démarquée à l'origine grâce à son film Ikwé, encensé au Toronto International Film Festival en 2009. Depuis, l'artiste a présenté son travail dans le cadre de plusieurs expositions, notamment au Musée des beaux-arts du Canada (Ottawa), à la Walter Phillips Gallery (Banff) et à Axenéo7 (Gatineau), et a participé à plusieurs festivals prestigieux en présentant des projections entre autres à Sundance, à Aesthetica (Royaume-Uni), au Smithsonian Institute (NYC), aux Rencontres Internationales (Paris, Berlin, Madrid), au Palm Springs International Film Festival, à Arsenal Contemporary (NYC) et au Festival de Cannes, où elle a remporté le Prix CNC Cinéfondation en 2017.


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